Nom : Inconnu au bataillon
Prénom : Edelweiss (fleur blanche signifiant plus ou moins amour, pureté, souvenir)
Date de naissance: 12 Nakav 1530
Age : 23 années
Sexe : Avec son truc entre les jambes… je dirais un homme =)
Histoire : Le premier souvenir d’Edelweiss était celui d’une femme entre deux âges. La peau tannée, les traits tirés et fatigués, mais surtout, des yeux du même marron que le sien qui le regardait avec une froideur inexpliquée.
Le petit garçon n’avait pas plus de quatre ans lorsque cette image ce grava dans sa mémoire. Il se souvenait de ce mépris tant affiché, de cette haine, de cette …rancœur ? Mais s’il se remémorait précisément les plis de sa mère à cet instant là, il ne compris jamais pourquoi il eut à subir tant d’animosité de la part de ses parents.
Il avait vaguement conscience de faire partie d’une fratrie plutôt nombreuse, un peu plus que celles des voisins, mais pas de beaucoup non plus. Il devinait aussi qu’ils étaient pauvres, mais pas tellement plus que leurs voisins. Ce qu’il comprit en revanche, c’est que l’on n’avait jamais voulu de lui dans cette maison. Le contraignant donc à devenir un garçon timide, un peu prostré et terriblement discret, peut-être –surement – pour éviter les coups. Car il n’était pas rare de voir des bleus marquer son fin visage d’enfant, ni de le voir boitiller de temps en temps. Le petit essayait pourtant de se faire accepter, il aidait, donnait sans rien demander… et n’eut effectivement aucun retour. Le soir, lorsqu’il se couchait avec ses frères et sœur, il n’était pas rare qu’il soi contraint de dormir à même le sol par manque de place, ses comparses de sang ayant bien assimilés le fait que le petit dernier n’était – cette fois-ci – pas le chouchou de la famille. Bien au contraire ! Et ils en profitaient ! Ils en profitaient d’autant plus lorsque le couple se disputait de vive voix pour des broutilles et cela arrivait souvent…
C’est un an plus tard que les choses commencèrent réellement à bouger pour lui. C’était une journée comme une autre, une journée où l’enfant (malgré tout ses efforts) resta couché, épuisé dans le lit vidé pour la durée du soleil. Une douleur affreuse lui vrillait le dos. Le petit garçon taisait ses cris d’agonie dans les draps de lin qui l’enveloppaient, il essayait de ne pas bouger, cela lui faisait moins mal, mais les à-coups sur ses omoplates se faisaient par saccades et il se mouvait avant même de s’en rendre compte. Ses larmes coulaient sur ses joues sèches et il mordait le tissu à pleine dents…
-MAIS IL VA SE TAIRE CE GOSSE !
Une voix féminine, excédée par les gémissements incessants de son dernier né déboula en trombe dans la chambre commune, avant de s’arrêter net. Horrifié.
Le garçonnet se redressait péniblement, les yeux encore gonflées par ce qu’il venait de vivre. Il jeta un regard implorant sur sa mère, mais cette dernière ne voyait que les plumes immaculées, éparpillées sur le matelas, dans la pièce…
-Je savais que j’aurais dû te tuer à la naissance ! Hurla-t-elle à son encontre avant de se jeter – à la plus grande surprise du petit – sur les extrémités voletantes.
Huit ! J’ai eu huit enfants dont pas un seul n’a porté ma tare ! Huit ! Et toi tu arrives, tu déboules et voila tout mes efforts réduis à néant !
Ses mains usées ramassaient frénétiquement les plumes éparses dans le vain espoir de toutes les cacher à temps, mais le chef de famille avait entendu les éclats et venait d’arriver à l’intérieur. Il ne lui fallut guère de temps pour comprendre… et accuser le coup. La scène qui suivit défia l’imaginable. L’être magique assista à une colère plus terrible qu’il n’en avait jamais vu. La main de son père fusait à une vitesse fulgurante. Elle allait, venait, repartait à un rythme frénétique et peu à peu se couvrait d’une teinte rouge qui faisait doucement diminuer la vigueur des cris de sa mère. Ce n’est que lorsqu’elle eut le visage éclaté et que son corps cessa de réagir que le petit garçon percuta ce qui venait de se passer.
Son père venait de tuer sa mère.
Ses pleurs moururent dans sa gorge alors qu’il voyait l’homme se rapprocher de lui à grandes enjambées. L’espace d’un instant il sut, il cru vraiment qu’il allait subir le même sort. Il vit la claque arriver bien avant de la sentir. Le coup fut cuisant, brulant, mais bien vite son attention fut attirée sur son cuir chevelu. Ayant brusquement changé d’avis, son cher père lui en avait saisi une plein poignée et le tractait dehors sans ménagement. Par on ne sait quel miracle, l’enfant avait déjà rangé ses ailes au moment où il arriva à l’extérieur, sous le regard ébahis de ses frères et sœurs. Ses petits pieds trainèrent sur le sol, le faisant parfois trébucher, mais l’homme avait tôt fait de le remettre debout en tirant le sommet de son crâne.
Puis tout se passa très vite. Il y un échange de pièces. De l’or trébuchants dont il n’avait jamais vu la couleur. Il entendit quelques mots appréciateurs sur ses cheveux pourtant court, des spéculations chiffrées sur la valeur de son âge, de sa jeunesse et d’autres choses qu’il ne comprit pas.
Il était néanmoins assez content, les hommes avaient fait des compliments. Peut-être serait-il plus apprécié par ici ?
Ses espoirs furent de courtes durées. En fait, ils commencèrent à s’envoler au moment même où il aperçu la cage qui lui ferait office de chambre et ils s’éteignirent définitivement quand retentit le « clac » caractéristique des chaines qui enserreraient son cou, ses poignets et ses chevilles. S’il cru que sa vie avait été dur jusque là, il se rendit vite compte de son erreur. Nourri avec un repas par jour, les côtes de plus en plus saillantes, le petit garçon devint rapidement sale et bien plus renfermé sur lui-même qu’il ne l’était auparavant. Il voyageait et dormait derrière ses barreaux, se balançant au rythme chaotique des pierres qui pavaient les routes parcourut par ses possesseurs. Il y avait là d’un peu tout : des hommes et femmes de spectacles, quelques catins, mais la majorité restait des esclaves. Etrangement, ils ne se produisaient que rarement en public. Il faut dire que la troupe avait un plutôt piètre niveau, le but du jeu était essentiellement de vendre ou de fournir le temps d’un soir des marchandises introuvables en commerces de plein jour. Combien de fois des jeunes femmes furent sacrifiées pour satisfaire des envies nécrophiles des quelques riches énergumènes ? Combien de fois notre protagoniste fut-il emmené dans de sombres pièces pour supporter les horreurs dont seuls les adultes étaient capables ?
Trop, beaucoup trop.
Le corps frêle du garçon évolua ainsi, subissant sévices sur sévices, coup sur coup pendant cinq longues, très longues années…
-Mais qu’est-ce qui t’as pris de dire ça pauvre fou ?!
Agé d’environ dix ans, le préadolescent prêta à peine attention aux dires qui s’échangeaient non loin de lui :
-Y fallait bien lui rabattre le caquet à ce gus !
-Mais c’est un n’Evelyne, conna*d ! On est rien pour la famille ! Tu comprends ça ?!
-C’tait qu’un gamin. Un morveux, c’est bon, y a rien à craindre !Les éclats de voix s’estompèrent rapidement au fur et à mesure que les hommes s’éloignaient, aucun d’entre eux ne prêtèrent attention aux silhouettes recroquevillées sur elle-même. Ils n’étaient même pas sûr qu’elles aient pris la peine d’écouter…
Pourtant, plusieurs jours plus tard, les esclaves enfermés dans le noir relevèrent progressivement la tête. Des bruits de ferrailles s’entrechoquant raisonnaient non loin d’eux, les hurlements d’agonies leur parvinrent plus vite encore et bientôt c’est un petit nombre de soldat rutilant qui apparut à leur vue. Des hommes en armures, basiques, si ce n’est …
Les yeux noisette de l’enfant s’écarquillèrent brièvement. Les anges existaient donc vraiment ? Le jeune homme qui déambulait entre eux ne devait avoir que quelques années de plus que lui et pourtant… il était beau, somptueux. Se promenait parmi eux comme si leur odeur, leur saleté ne pouvaient l’atteindre, l’esclave remarqua à peine que les portes des cages s’ouvraient en grinçant et que les hommes y entraient pour achever ses occupants en fonction des « lui », « celui-la », « non pas lui » prononcer par celui qui avait remplacer son visage par l’apparition d’un dieu. L’espace d’un instant, l’hybride déglutit, puis reposa son visage entre ses jambes repliées. S’il ne les regardait pas, peut-être ne le verraient-ils pas ?
Il perçu pourtant qu’on parlait de lui, entendit plus encore sa propre porte s’ouvrir et, s’attendant au pire, eu la surprise de sentir une douce caresse sur sa joue en une demande implicite de relever la tête.
Le cœur du garçon manqua de défaillir devant les joyaux qui croisèrent son regard. Il se sentait tellement ridicule devant l’assurance qui prenait place devant lui, tellement petit devant cette peau trop belle pour être laissée au naturel, il se sentait tellement … crasseux. L’espace d’un instant il fut tenté de se dégager de ces doigts glissant dans sa chevelure grise-maronnasse qui aurait dû être d’un blanc ravissant, mais il n’y parvint pas. Il ne pouvait échapper à l’emprise qui gagnait peu à peu son cœur et il ne put qu’avaler sa salive encore une fois. Il lui semblait vaguement percevoir une lueur d’intérêt dans le regard, mais son inexpérience du contact humain ne lui permettait pas d’en être sûr :
-C’est donc toi ?Jamais aucune voix ne s’était adressé à lui de manière aussi douce, et l’être ailé eu soudainement envie de pleurer sans qu’il ne sache vraiment pourquoi.
Quel était donc le sens de sa question ? Etait-il lui ? Bien sûr qu’il était lui. Mais l’impertinence était loin d’être l’une de ses caractéristiques premières et sa gorge – trop peu habituée – à parler, resta muette. Finalement le noble blondinet fit un mouvement vers lui (provoquant un geste de recul de l’hybride) et tendit sa main dans sa direction.
…
Le garçon n’en comprit pas tout de suite le sens. Que voulait-il ? Que voulait cette main ? Son regard se porta une nouvelle fois dans celui verdoyant de son pseudo interlocuteur, puis reporta ses yeux sur cette proposition informulée. Que devait-il faire ? Venir avec lui ?
Tout doucement, hésitant, l’hybride avança ses doigts noirs vers ceux d’une propreté impeccable. Avait-il seulement le droit de le toucher ? Pourtant, lorsque les deux êtres rentèrent en contact, rien ne se passa, aucune punition ne fusa. Il fut invité à se relever et à marcher à ses côtés sans être lâché, tandis que les autres « élus » prenaient un chemin différent.
Il se souvint peu du trajet qui l’amena jusqu’à la riche demeure, surement avait-il dormi, mais il n’en fut pas moins stupéfait devant tant de beauté. Tout cela était logique en même temps. Un être parfait ne pouvait qu’habiter dans un lieu parfait. Docile, le garçonnet suivit son nouveau maitre dans ses appartements. Là, ce dernier retira ses vêtements avec une douceur quasi inespérée et notre petit pioupiou ne manqua pas de remarquer le regard désapprobateur qu’il portait sur l’ensemble de son corps. Si son visage avait semblé lui plaire, il en était visiblement tout autre du reste ! Il ne lui demanda d’ailleurs pas son avis pour le plonger dans l’eau chaude du bain, et le garçon s’en porta tout aussi bien. Les rares fois où on l’honorait d’un peu d’eau pour enlever la première couche de crasse et le présenter à « ses clients » : elle était glaciale.
Assis, au milieu d’une baignoire de luxe, l’hybride observa les gestes lents et sûrs de son –il en était persuadé maintenant – sauveur. Car Sayanel ne pouvait qu’être un homme bon, non ? Il suffisait de voir avec quelle patience il le frottait pour le nettoyer, quelle attention il prenait pour ne pas le blesser ou lui faire mal en passant sur la marque de ses chaines. Comble d’application, le tout juste adolescent prit même soin de nettoyer ses ongles incrustés depuis des années. Et pendant ce temps, le jeune ailé crût être en plein rêve, ou alors était-il déjà mort ?
Au sortir de l’eau, le noble le sécha lui-même, il semblait plutôt satisfait de cet immaculé qui caractérisait ses cheveux. L’enveloppant ensuite dans une serviette, Sayanel le coiffa patiemment avant de prendre une paire de ciseaux qui fit se raidir l’ancien esclave. Toutefois, lorsque les lames se mirent en action, ce ne fut que pour faire tomber quelques mèches abimées ou trop désordonnées. Et voila, le garçonnet ressemblait presque à un enfant une fois propre et coiffé, mais il restait pour lui un détail. Une chose qu’il ne pouvait décemment pas cacher. Il inspira brutalement en se mettant face au noble. Essaya de parler, mais une fois encore les sons refusèrent de sortir et il ne put qu’émettre un grognement désarticulé. Abandonnant l’idée de s’exprimer, l’hybride inspira de nouveau et fit sortir ses ailes dans un mouvement que la peur mesurait. Son regard – inquiet de subir pire encore que ce qu’il avait déjà vécu – chercha celui de son sauveur.
Avait-il finalement perdu la tête ?
Le regard de Sayanel s’était en effet allumé d’une lueur intense, comme si cette découverte le rendait plus heureux qu’il n’aurait pu l’imaginer.
Pourquoi ?
Ses ailes n’avaient jusque là jamais été synonymes de bonnes nouvelles…
Le temps passa vite à partir ce moment là. Sayanel se montra plus possessif encore qu’il n’aurait été possible de l’imaginer. Ne pouvant s’exprimer, le noble lui donna un nom. Et, sans le savoir, ce fut le tout premier qu’il reçut. Personne ne s’étant jamais donné la peine de le faire.
Ainsi nommé Edelweiss, nom d’une fleur aux pétales aussi immaculées que sa chevelure (parce qu’il fallait bien trouver une source d’inspiration non ?), notre homme ne se rendit compte de l’ironie de la situation que bien plus tard. En effet, même si la plante en elle-même symbolisait l’amour et la pureté, la décomposition de son nom ne voulait dire autre chose que « noble blanc ». Noble, pour un ancien esclave. Il n’y avait bien que son maitre pour décider d’une telle extravagance !
Sayanel prit donc le temps de réhabituer sa pièce de collection à manger trois repas par jour. D’abord léger, puis de plus en plus consistant, il le forçait sans relâche à finir son assiette. Il fallait bien qu’il grossisse ! C’est donc tout naturellement que l’hybride reprit peu à peu du poids alors que commençait son apprentissage.
Il ne pouvait pas rester un moins que rien toute sa vie après tout ! Surtout pas en compagnie de son maitre. Ce fut donc celui-ci qui prit le temps de remettre sa voix au gout du jour. Il le fit parler, puis lire et écrire. De même, il lui inculqua les bases de l’équitation et quelques passes d’armes (qui cette fois-ci étaient enseignée par un professeur adéquat) afin de pouvoir l’emmener où bon lui semblait. Et, lorsque le noble n’avait pas besoin de lui, Edelweiss restait tranquillement dans les appartements de son seigneur en s’occupant de diverses manières, mais en ayant toujours pour but de se perfectionner.
Il se sentait tellement loin d’être digne de lui…
C’est à treize ans, alors qu’il commençait enfin à grandir et surtout à avoir une apparence bien plus agréable, qu’Edelweiss perçut pour la première fois la profondeur de la nature de son maitre. Au fil du temps, Sayanel avait arrêté de lui apporter à manger lui-même. Mieux encore, quand il le pouvait, il ne mangeait que tous les deux, se faisaient amener leur repas et surtout, mangeaient la même chose ! C’est ainsi que pu manœuvrer une domestique pour venir régulièrement dans leur lieu de vie. Elle venait, souriait étrangement et repartait pourtant assez vivement. Pas assez apparemment. Car elle avait fait une erreur, une terrible erreur. Elle aussi s’était fait avoir par la belle apparence du noble et le croyait aussi tendre que son visage. Il ne tenterait donc pas grand-chose si elle venait à tenter quelque chose sur son domestique personnelle…
Si Edelweiss ne s’en douta pas au moment fatidique, il sait aujourd’hui que son seigneur avait probablement tout soigneusement orchestré : du début… jusqu’à la fin. Comment aurait-il pu, sinon, débarquer au moment même où l’hybride – ne se doutant guère des intentions de la domestique – se retrouvait embrasser par cette demoiselle d’une quinzaine d’année ? Aurait-il réagit si calmement devant elle ? L’aurait-il congédié si élégamment, pour jauger plus attentivement son jouet ? Il n’en fallut pas plus à un Edelweiss innocent pour implorer son pardon. La panique le gagnait, Sayanel était en colère, il le savait, il le sentait. Allait-il le bannir maintenant ? Le rejeter à tout jamais ? Cette simple idée lui glaçait le sang et le garçon n’eut pas tout de suite une réaction lorsque le noble le retourna brutalement et l’inclina sur le premier fauteuil venu. C’est là que tout fit « tilt » dans l’esprit de l’hybride. Il avait bien trop connu cette position pour ne pas savoir à quoi s’attendre. Mais, bien loin de se rebeller, Edelweiss écarta les jambes et facilita la tâche de son maitre lorsqu’il fut question de retirer son bas. Il inspira profondément, percevant parfaitement ce qui allait survenir pour, OUTCH !
L’être ailé retint à grand peine son premier cri. Ça faisait mal. Ça faisait mal, mais quelque part, Edelweiss s’en réjouissait. S’il pouvait apaiser la colère de son maitre d’une quelconque manière… Les coups de Sayanel étaient plutôt violents et pour leur première union, l’ancien esclave eut du mal à ressentir autre chose qu’une profonde douleur.
Quand l’outrage prit fin, l’hybride se laissa glisser au sol, n’espérant qu’une chose : que cet acte ne soit pas le dernier du noble envers lui. Cela expliqua d’ailleurs le vif soulagement qu’il ressentit lorsque Sayanel lui adressa ces quelques mots :
-Tu es à moi.L’idée était simple à comprendre, et Edelweiss l’acceptait totalement.
Les choses ne s’arrêtèrent pourtant pas là. Quelques jours plus tard, une promenade amicale fut organisée et par comble de hasard, la domestique fautive se retrouva à les accompagner pour subvenir aux besoins éventuels des lords présents. Pour une grande novice à cheval, elle se retrouva bizarrement avec un animal fort nerveux à diriger et ce fut bien évidemment le point de départ de la débandade. La bête prit en effet peur d’un bruissement de vent en pleine forêt, hennit de tout ses poumons et s’élança au grand galop. Inutile de préciser que le reste de la troupe se retrouva fort agité. Si fort agitée que personne ne remarqua le mouvement de Sayanel pour rejoindre la fuyarde. Enfin personne… Il ne fallut à Edelweiss que quelques secondes de plus pour élancer sa monture à leur suite et se frayer un chemin parmi les arbres. Moins bon cavalier que son maitre, il mit plus de temps qu’il ne l’avait espéré pour les retrouver et c’est avec un soulagement évident qu’il demanda au noble s’il se portait bien. La jeune femme elle, était inévitablement tombée de cheval. Ce qui ne l’empêcha pas de pousser un cri de terreur sous les paroles de Sayanel.
Quoi ?
Edelweiss était abasourdi.
-Tue-la, répétât implacablement son maitre.
La domestique n’attendit pas que le serviteur comprenne. Tournant les talons, elle courut aussi vite qu’elle le pu dans le vain espoir de retrouver le groupe de départ.
Le cœur d’Edelweiss tambourinait dans sa poitrine, l’espace d’un instant il ne lui sembla plus rien entendre. Ses yeux perdus trouvèrent ceux qu’ils idolâtraient tant … et il sût. Il avait un choix à faire. Obéir ou … Non ! Tout, mais pas ça ! Ne pas y penser !
Laissant son jeune maitre immobile sur sa monture, l’hybride talonna vivement la sienne et s’élança à la suite de la jeune femme en détresse. Le roulement des sabots se rapprochèrent de plus en plus de la victime et le poitrail de son cheval percuta violement la domestique. Tirant sur ses rênes, Edelweiss fit vivement demi-tour et constata avec horreur que la jeune femme n’était pas morte sur le coup. Sa jambe formait un angle anormal, mais elle criait encore sous la peur et la douleur.
Barricadant à tout prix son esprit, Edelweiss fit avancer son cheval vers elle. Il renâcla, ne comprenant pas pourquoi il devait absolument passer sur la jeune femme alors qu’il y avait plein de place à côté. L’hybride fut contraint de donner un grand coup de talon à la bête qui se cabra, puis de mettre tout son poids sur les épaules afin qu’elle retombe bien plus tôt qu’elle ne l’aurait voulu.
Un craqua macabre fit s’envoler quelques oiseaux alors que le son résonnait encore dans les entrailles du tueur. Il n’avait pas porté d’affection particulière à sa victime, mais il venait simplement de tuer quelqu’un… Ses mains tremblaient encore lorsque son maitre le rejoignit. Celui-ci ne fit que poser une main sur son épaule, caressa brièvement sa chevelure albinos comme on récompenserait un chien après avoir obéit, puis repartit en direction de la balade.
L’histoire qui en résultat fut affligeante de banalité. Tel un grand héros, Sayanel s’était élancé à la poursuite de la domestique pour lui venir en aide et immédiatement Edelweiss avait fait de même. Il avait ensuite perdu son seigneur et lancer son cheval à toute allure pour le retrouver, lorsqu’il tomba sur la jeune femme qui avait chuté et s’était brisé la jambe. Le serviteur avait réagit, mais tout était arrivé trop vite, la domestique était cachée par les buissons et il ne l’avait pas vu… Le conte du noble blond parut d’autant plus crédible que le jeune Edelweiss était manifestement très choqué par ce qui venait de se passer. Il regardait droit devant lui, comme proche de la folie et ne sortit plus pendant plusieurs jours du château.
Mais lorsqu’enfin il mit le nez dehors, son regard semblait plus triste. Etrangement, seul la vue de son maitre semblait lui rendre un peu de réconfort.
Les années passèrent ainsi, Edelweiss continua de grandir et bientôt on se félicita qu’il ait si peu pu manger étant petit, où il aurait été bien trop grand pour passer inaperçu. L’homme se forma, renforça ses connaissances, ses capacités de combats, continua de se plier en quatre pour son seigneur et surtout d’accomplir des actes qu’il n’aurait jamais crû pouvoir faire autrement que pour Sayanel…
Race : Hybride oiseau
Description : Laissant loin derrière lui ses années de calvaire, Edelweiss a plutôt bien rattrapé son retard. Dépassant même son aîné de quelques petits centimètres, le cadet peu en effet se targuer de toiser un bon mètre soixante-quinze.
La peau pâle, les muscles soigneusement dessinés selon les exigences de son maitre, l’hybride à une fâcheuse tendance à ne se vêtir et se coiffer que pour lui plaire. Aussi ses cheveux de neige n’ont-ils pas vu de ciseaux depuis une éternité. Les laissant aussi long qu’il lui est possible, sa crinière lui tombe désormais jusqu’au creux de ses hanches. Mais Edel n’a de toute façon guère besoin de trop d’entretien. Sa tignasse d’une finesse soyeuse lui permet de garder un air éternellement coiffé et lui évite les nœuds redoutable qui font tant hurler les filles (houuuu le stéréotype =p). Privilégiant la queue de cheval (à l’instar de Sayanel), il est difficile de dire si pioupiou ne le fait que par praticité ou par copie de son idole.
Outre son corps de grand sportif, Edelweiss possède un joli visage qui aurait pu faire des ravages s’il prenait seulement le temps de le tourner vers la gente féminine… ou masculine. Mais de tout cela il n’en a cure, vous l’aurez bien compris à force. Sa bouche… en forme de bouche, est surmontée d’un nez droit et de deux yeux marron, pâles, qui trahissent parfois une certaine tristesse cachée.
Hormis cela, notre bougre se plait à étendre régulièrement deux pairs d’ailes aussi longue que blanches que lui permettent de voler à une hauteur bien plus que raisonnable, et quelques fois d’emmener avec lui une personne sur des distances plutôt courtes.
Caractère : Contrairement à certains, Edel n’est pas à schizophrène. Contrairement à son maitre, Edel n’est pas un sociopathe. Contrairement aux monstres, Edel n’est pas un sanguinaire.
Il est loin, bien loin de tout cela.
En vérité, lorsqu’il est seul, notre hybride est un vrai pacifique. Respectueux de l’homme et de tout être vivant, il aime à les protéger et les soigner quand l’occasion se présente. Il sait se montrer doux et tendre avec n’importe qui pourvut que celui-ci partage un minimum son amour de l’autre. Fidèle et courageux, Edelweiss est finalement une vraie perle pour peu que l’on s’en fasse un ami.
Oui, mais voila. Ça… c’est quand il est seul, quand son maitre n’a pas rencontré et décidé du sort de ces derniers.
Parce que si pioupiou est du genre très fidèle, aucun de ses liens ne sauraient supplanter celui qui l’uni à Sayanel. Sous ses ordres il est ainsi capable du meilleur, comme du pire. Et c’est bien souvent le pire qui est à l’œuvre. Le viol, la torture, le meurtre, l’espionnage, se faire battre au sang ou même s’enfoncer lui-même une lame dans le ventre… enfin tout. Pour l’amour et la reconnaissance de son seigneur, Edel est prêt à absolument tout.
Le seul hic dans tout ça ? Son caractère originel. Comme expliqué précédemment, l’hybride est quelqu’un de sincèrement bon. Or, chaque ordres donnés par son maitre enfreignant ses propres valeurs n’est ni plus ni moins qu’un moyen terriblement efficace pour briser un peu plus son âme…Et si pour Sayanel, tout cela n’est qu’un jeu, la folie est parfois bien proche de notre protagoniste.
Monture : Etant donné qu’il s’est souvent retrouvé à les donner à Saya pour remplacer celles qu’il avait tué… elles sont variables
Signe spécial : Sayanelophile
Pouvoir : transformation en grand ziozio blanc, ou seulement deux pairs d’ailes dans le dos de la même couleur.
Groupe : Celui de Sayanel =p
Code : Piloup
Où avez-vous connu le forum ? Piloup =)