Le Royaume d'Ekiard

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 Petites anecdotes sur notre ami Ekar ^^

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MessageSujet: Petites anecdotes sur notre ami Ekar ^^   Petites anecdotes sur notre ami Ekar ^^ EmptySam 28 Jan - 20:27


Une journée ordinaire




Ekar se réveilla. Il fronça les sourcils en voyant à nouveau les murs décrépits de sa chambre. Les mêmes murs, avec cette même tâches de sang ou de vomis sur le côté de la fenêtre qui laissait passer le vent. Et il verrait encore cette vielle table branlante, cette chaise trouée de termites et le parquet qui se mettrait à craquer au moindre de ses pas. Le jeune homme abattit son bras devant ses yeux. Et dire que ses compagnons se pavanaient dans le luxe et l'opulence !
Valézy ne s'était pas gêné pour lui raconter la beauté du château, de ses habitants, des soirées et des réjouissances qui s'y déroulait, et les plats phénoménaux qu'il mangeait ! Les meilleures mets du royaume ! Et lui, il devait se contenter d'un bouillon avec de la viande trop cuite et trop salée ! Ou de lard fumé bien gras avec du choux sans aucun goût !

Le jeune voleur se leva en soupirant, en évitant de regarder trop longtemps cette chambre qui lui sortait des yeux et attrapa son petit déjeuner abandonné sur la vieille table par la femme de chambre. Il mangea assis sur son lit, essayant de ne pas penser à son ancienne vie. La plupart des personnes ne l'aimaient guère, mais au moins il avait sa place au côté d'Akané. Même leur long voyage et les cours de langue lui manquaient. Il soupira, se rappelant, trop tard, que cela ne se faisait pas dans le monde d'Akané.
Soupirant moins bruyamment, il se demanda pour la énième fois s'il avait bien fait de suivre son riche compagnon. Il écarta la question. Il se l'était posé tant de fois qu'il en connaissait les réponses et l'évidente conclusion. Oui. Malgré le danger. Malgré cette attente interminable, il avait bien fait. Sa vie n'aurait pas été la même sans Akané, et avec lui, il découvrait des merveilles, allaient vivre une vie de château ! Cela valait bien tous les sacrifices ! Même celle de sa vie.

Essayant de se persuader que ce calvaire était utile et que l'attente finirait par aboutir, il finit son plat de haricot trop dur et se lava, vérifia dans le vieux miroir sale du mur qu'on ne voyait pas les racines rousses de ses cheveux ou de ses sourcils, avant de se raser de près. Il avait découvert, que tout cela lui prenait un certain dans la journée, un temps qu'il n'aurait plus à combler. Surtout s'il le faisait le plus lentement du monde.


Après s'être correctement habillé, il repassa longuement tous les membres de la famille d'Akané : de la famille proche – dont il avait les portraits – à des cousins lointains qui vivaient à la cour. Il mettait parfois plusieurs minutes à retrouver un nom. Sa mémoire était mise à rude épreuve ! Il n'était même pas onze heures lorsqu'il se leva pour s'entraîner à la dague. Sans adversaire et dans un endroit assez étriqué, l'exercice était plutôt difficile mais cela l'occupait bien une heure. Avant le « délicieux » déjeuner de cette satané auberge !

A cette heure, il descendait déjeuner avec les travailleurs du quartier dans le « restaurant » – qui avait plus l'allure d'une cantine miteuse. Gardant une mine aussi sombre que la leur et le dos avachi il mangeait en silence. Ce « bain de foule » l'aidait à lui remonter le moral. Bien qu'il bridait son naturel joviale.
Haaa, que la vie était dure !!! Et dire que ses compagnons devaient manger de la viande bien fondante tous les jours avec de bons légumes bien cuits, et que lui devait manger ce ragoût trop cuit et douteux ! C'était vraiment injuste ! Tout cela Juste à cause de ses pouvoirs !

Ruminant sa contrariété, il finit son délicieux plat et bu un ou deux verre avant de remonter dans sa chambre et faire une bonne sieste. Non seulement, on disait que la sieste aidait à la digestion mais en plus cela lui comblait aisément deux heures de sa misérable et sinistre vie ! Haaa, qu'il avait hâte que tout cela finisse !!!!!
Après, il essayait de se souvenir des noms du reste de la cours. Il se mélangeait les pinceaux, avait sans cesse des trous de mémoires et… cela l'ennuyait à mourir ! Il le faisait, mais sans conviction… haaaaa… que le temps paraît long quand on est enfermé entre quatre murs !

Parfois son ennuie était interrompu par la visite soudaine de Sano ou Valézy qui lui donnait des nouvelles de la cours, le faisait parlé dans la langue d'ekiard. Et qu'est-ce que cela pouvait l'énerver ! Il ne sortait pas de l'auberge, qu'est-ce qu'il avait besoin de parler la langue de l'aristocratie ! Oui, oui, il serait un jour dans ce satané château mais ce n'était pas demain la veille ! Et Valézy lui répondait (ce qui donnait un peu près cela) :
- Ha ! Arrête de ronchonner ! On dirait un vieillard qui radote !
- Ha ! Suffit de m'insulter avec des mots que je connais pas !
- Si tu apprenais mieux, tu serais ce que veut dire vieillard !
- Alors je t'écoute !
- Un vieillard c'est une personne âgé.
- Une quoi ?
- Quelqu'un d'âgé.
- Qu'un qu'un ?
- Quel – qu'un,
rétorqua Valézy. Un homme ou une femme !
- C'est pas plus simple si tu m'expliquais dans notre langue ?
- Si tu me L' expliquais…
- Ho ! Ca va ! Explique-moi simplement !

Valézy se passait la main sur les yeux en fermant les paupières dans ces cas là.
- Un expliqua Valézy dans leur langue.
- Ha… Heu… tu peux m'rappeler c'que tu'm disais ?
Valézy leva les yeux au ciel :
- Tu as une mémoire de mollusque ma parole !
- De quoi ?
- Ha ! Je dois t'expliquer aussi des mots dans notre langue maintenant ? Un coquillage, quoi ! Je n'arrive pas à comprendre comment Akané arrive à être aussi patient avec toi. Que tu es lent d'esprit !
- Lent ? T'es pas obligé de m'aider ! Non, d'venir d'ailleurs ! J'préfère les visites de Sano de toute manière !

- Bien, alors je ne viendrais plus !
lui dit Valézy dans la langue d'Ekiard. De toute manière, tu vas mettre des mois à connaître cette langue !
- Ho ! Ça te va bien de dire ça !
s'écria Ekar dans leur langue natale. A c'que sache t'as mis longtemps à comprendre que t'étais plus un aristo qu'on moucherait plus le nez !
Valézy plissa les yeux, le fusillant du regard.
- Mazette ! Que tu parles mal même dans notre propre langue. Mon dieu, on se demande qui t'a appris à parler !
- Dégage de là si t'es venu pour m'insulter !
- Si tu rentres au château, on va tous se faire tuer !
renchérit Valézy.
Ekar s'emportait toujours lorsqu'on parlait de cette partie de sa vie, et Valézy le savait. Et lorsqu'il faisait ça, Ekar devenait tout rouge et se levait. Cette fois là, il renversa sa chaise. Il sentait son pouvoir affluer dans ses mains. Il les serra et les desserra en commençant à arpenter rapidement la pièce.


Valézy baissa la tête et se maudit. Qu'avait-il eu besoin de le harceler autant ! Avec Akané à ses côtés, il aurait su s'arrêter, mais quand il se retrouvait seul avec leur jeune ami…
- Bon ! Arrêtons la langue d'ekiard pour aujourd'hui.
Ekar semblait s'être maîtrisé, il venait de ralentir ses allers et venus dans la pièce.
- Reviens t'asseoir.
Le garçon obtempéra sans pour autant le regarder.
- Tu n'es pas un vieillard qui se répété. Même Akané finirait par perdre la tête à être enfermé autant de temps !
- Ca va, pas besoin toi pour r'monter le moral ! J'en ai ma claque de Ts'baraque !
- Bon, je vais te raconter les dernières nouvelles, ça te détendra peut-être !

Ekar serra les dents. Il aurait bien aimé claquer la porte et se barrer de cet endroit. Mais où serait-il aller ? Il n'avait rien ni personne. Serrant les dents, il se mit à écouter Valézy et a imaginer sa futur vie au château.[/i]


Dernière édition par Ekar le Sam 28 Jan - 21:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Petites anecdotes sur notre ami Ekar ^^   Petites anecdotes sur notre ami Ekar ^^ EmptySam 28 Jan - 21:09


Enfin au château !



8 eripo 1552



Ekar ne réussit pas en s’endormir rapidement cette nuit-là. En temps normal, il se mettait sous les draps et roupillait aussitôt. Mais pas ce soir. Tous ses sens étaient en éveil. Sa peau était en contact de draps soyeux. Son corps reposait sous une épaisse couverture de laine. Sa tête était sur un confortable oreiller en plume. Son regard se portait sur les étranges ombres dessinées par les volets de sa chambre qui dessinait des arabesques. Des formes ressemblant à quelques monstres souterrains. Son ouïe captait la respiration régulière de l’autre dormeur, ainsi que des rumeurs lointaines, de musiques, parfois des éclats de voix. A croire que certains habitants de sa nouvelle demeure avait l’intention de festoyer toute la nuit.
Ekar se retourna une énième fois dans son lit, le corps lourds mais l’esprit toujours en alerte. Il rencontrerait le frère d’Akané le lendemain. Peut-être sa mère, son père. Ha, il avait hâte de rencontrer ces trois-là. Et il espérait même voir le roi ! Ce roi qui avait décidé de tuer un par un les mages. Il l’imaginait grand, effroyable, faisant froid dans le dos. Mais, d'après certaines rumeurs, il était bel homme… Comment un tel homme comme lui pouvait plaire à qui que ce soit !
Il soupira et se retourna à nouveau, recentrant ses pensées sur la famille d’Akané…

Ekar était secoué comme un prunier. Il écarta les mains insidieuses qui l'avaient réveillé, en grognant et marmonnant dans sa barbe. Ouvrant les yeux, il fut surpris de voir Valézy de mauvaise humeur au-dessus de lui.
- Réveille-toi ! Feignasse !
- Feignasse ?

Il le regarda sourcil froncé, comprenant que ce n'était pas un compliment.
- Ca se dit ici pour un idiot qui ne se réveille pas ! Cela fait cinq bonnes minutes que je te secoue !
- Haaa… parle pas ekardien de bon matin ! Vas m’donner mal la tête.
Et sur ces mots, le jeune rouquin se couvrit la tête de sa couverture.
- Tu ferais mieux de t’habituer à cette langue ! Et dépêche-toi, nous allons être en retard chez les Alqué !
- Quoi !

Ekar se redressa soudain et sauta du lit. Il avait complètement oublié qu’ils devaient petit déjeuner avec Akané, son frère et sa petit famille, « comme chaque matin ». Sauf que pour lui, ce serait son premier repas avec eux !
- Tu aurais pu me le dire plus tôt !
- C’est toi qui ne se réveille pas !

Ekar le fusilla du regard. Valézy lui renvoya son regard, tout fringant et pimpant dans son costume vert bouteille. Il nouait un fin ruban autour de son cou avec savoir faire. Ekar serra les dents et alla faire un brin de toilette.
- Et n’oublie pas de faire derrière les oreilles et sous le menton ! Ils le verraient tout de suite !
- Je ne suis plus un gamin ! Laisse-moi !
- Haaa ! A ta guise. Donc, je peux partir devant et te laisser seul avec ton costume !
Ekar stoppa net son geste. Il s’essuya le visage en se retournant. Valézy souriait jusqu'aux oreilles. Celui, il le cherchait tout le temps !
- Tu me laisses pas comme ça ? Je ne sais plus comment ça se met moi !
Valezy plissa les yeux et rétorqua sèchement.
- Alors ne m’envoie pas jamais baladé comme ça ! Sinon je te laisse dans la merde !
Ekar émit un petit sourire.
- Tu devrais un peu plus châtié ton langage. Nous ne sommes pas dans la foire ici !
- On dit « à la foire » tête de nœuds !
- Tête de nœuds toi-même !



Ekar se tenait bien droit, tendu devant la porte à laquelle il venait de frapper. Un homme en uniforme vint leur ouvrir et les reconnut immédiatement.
- Messieurs Frenik et Ekar, entrez je vous en prie !
Il s'effaça pour les laisser entrer, Valézy en tête. Ekar le suivit, faisant mine d'être un habitué des lieux alors qu'il découvrait tout. Le sol était en marbre blanc. Des tapis colorés étaient posés ici et là : entre les canapés à l'armature en bois sombre et recouvert de coussins gris, blanc ou noir, sous la table de bois blanc près des hautes fenêtres et sous le piano à queue du même bois. Une femme aux cheveux bruns retenus par diverses pinces étincelantes vint les accueillir. Elle avait un maquillage discret qui ne faisait que souligner sa beauté naturelle. Sa robe bleu pastel descendait souplement, saillait sa taille avec grâce.
- Messire Valézy, Ekar, je suis bien aise de vous revoir.
- Tout le plaisir est pour nous, Ma Dame.

Il lui prit la main qu'elle lui tendait et lui fit un baise main avant de la guider vers le canapé qu'elle avait quitté. Le garçon les suivit en silence. Il y était ! Il était enfin face à la belle sœur d'Akané. Et cette petit fille qui tenait une broderie en main devait être sa nièce. Ses cheveux noirs étaient retenus par une fine barrette et descendait sur ses épaules. Sa robe semblait être version miniature de celle de sa mère, en rose pastel. Ekar s'imaginait bien la fillette supplier sa mère d'avoir exactement la même robe qu'elle et celle-ci de céder face à son petit visage d'ange.
- Bonjour, Messire Valézy. Bonjour Ekar, leur dit-elle en leur faisant une légère révérence.
- Bonjour petite demoiselle, avez-vous bien dormi ?
- Pour le mieux, merci.

Elle se rassit sans leur accorder d'autre importance et se remit à broder. Ekar sourit.
- Bonjour Mademoiselle.
Comme Valézy entretenait la conversation avec la maîtresse de maison, il s'assit près de la fillette. C'était grisant de pouvoir enfin faire connaissance de la famille d'Akané !
- Que fais-tu ?
La jeune demoiselle leva un regard surpris vers lui. Elle baissa la tête sur son ouvrage et ne lui répondit pas tout de suite. Visiblement, Also n'avait jamais du lui adresser la parole. Ha… c'était un défaut qu'il était près à réparer tout de suite !
- Cela ne se voit guère ? Il s'agit d'un papillon qui [butine] une fleur.
Ekar regarda l'ouvrage en haussant un sourcil. Il y avait bel et bien un papillon posé sur le commencement d'une fleur. Deux autres papillons voletaient dans un coin.
- C'est très jolie. Qu'allez-vous en faire ?
- C'est un mouchoir que j'offrirai à mère.

Ekar hocha la tête. La petite fille le toisa puis reprit sa broderie. Il allait tenter une nouvelle approche lorsqu'une porte s'ouvrit sur un homme au long cheveux bruns, aux visage pâle et tendre, qui pourtant dégageait de la force. Ha… le frère d'Akané était tout simplement canon !
Souriant, il suivit Valézy et la duchesse jusqu'à lui. Ils se dirent bonjour, se plaignirent de l'absence d'Akané et décidèrent de s'installer à table. Ekar aurait bien voulu voir Akané immédiatement ou aller le chercher ; juste pour savoir si tout ce ceci était bien réel et que ce n'était pas un rêve.

Ekar accepta la tasse de thé qu'on lui proposait, les gâteaux secs, la salade fruits. Il se prépara même une tartine de beurre – oui, du vrai beurre ! - avec un sourire aux lèvres lorsque la duchesse lui adressa la parole.
- Vous avez l'air d'avoir meilleur appétit que d'habitude. Cela fait plaisir à voir !
Ekar sourit mais en voyant la tête de Valézy, il comprit qu'il n'aurait sûrement pas du manger autant, et aussi vite ! Les autres convives n'en était qu'à leur salade de fruits.
- Ha ! Veuillez m'excuser Ma Dame… C'est que… je suis en pleine croissance !
- C'est surtout que tu as toujours été un ventre sur patte ! Intervint une voix familière.


Le garçon se retourna vivement.
- Akané !
Celui-ci sembla surpris. Oups ! Il rit.
- Ha ! Je veux dire… Messire Akané ! Vous avez raison !
- Tu n'avais pas grand appétit jusque là mon jeune ami.

Ekar fit la moue, comprenant par le regard soutenu d'Akané qu'il devait aller dans son sens.
- Oui… c'est vrai. Je ne… me sentais pas tout à fait moi-même ces derniers temps.
Akané plissa les yeux puis sourit.
- Je suppose que c'est tout naturel. C'est une toute nouvelle vie pour toi.
- Il vous a fallu un temps d'adaptation,
approuva la duchesse.
Ekar passa la main sur sa nuque.
- Je suppose que… vous avez raison.
Akané s'approcha de lui et posa une main sur son épaule. Il n'était pas fâché, ils avaient pu rattraper le coup. Cependant, Ekar n'osa plus retoucher à son couteau plein de beurre. Akané s'assit près de son frère avec un sourire.
- Mangez dont, Ekar, dit Miyazé. Vous êtes mon invité.
- Je te remercie de supporter ces deux-là chaque matin à ta table.
- Je sais que cela te fait plaisir.

Les deux frères se regardèrent dans les yeux. Il y avait de l'amour et de la tendresse entre eux. Bien sûr, chez Akané elle était en grand partie voilée, mais Ekar la reconnaissait parce que Akané le regardait ainsi de temps en temps.
Son ventre se contracta. Il les enviaient tous les deux. Il était un peu jaloux aussi. Pourtant il était si content de voir Akané avec sa famille. Mais, est-ce que tout ceci n'allait pas changer leur relation ? Ecartant cette perspective de son esprit, il reprit son couteau et s'efforça de finir de tartiner son morceau de pain sans s'en mettre plein les doigts.


Dernière édition par Ekar le Dim 20 Aoû - 20:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Petites anecdotes sur notre ami Ekar ^^   Petites anecdotes sur notre ami Ekar ^^ EmptySam 18 Fév - 20:45


Cours de danse et d’œnologie




15 eripo 1552



Ekar se sentait plus à l'aise à mesure que les jours passaient. La cours avait une routine particulière ; des repas en longueur, des promenades et des loisirs divers comme des jeux de cartes, la musique, le chant et même le théâtre. Akané avait commencé à rattraper son retard en politique. Valézy prenait des cours de danse. Et Ekar attendait tantôt l'un, tantôt l'autre, dans les couloirs du château ou dans la salle de cours.
- Qu'as-tu à rire ? lança soudain Valézy.
- Moi ? Ho ! Rien, répliqua le garçon d'un air innocent.
Valézy serra les dents. Ekar ne put s'empêcher de rire :
- Cette danse est… bizarre – à mes yeux. Ce n'est pas contre vous, Monsieur.
- Hé bien, essaie si tu es si malin !

Ekar se leva de son confortable fauteuil et s'approcha de son « employeur ». Il fit une révérence devant la partenaire de Valézy tout en lui tendant la main.
- Si cette Dame me le permet ?
- Ha… On dit si « Si vous voulez bien m'accorder cette danse ? »
grommela Valézy
- Si vous voulez bien m'accorder cet'danse ?
Il leva les yeux vers la jeune femme qui se mit à rosir. Elle répondit d'une voix peu assurée tout en jetant un coup d’œil à Valézy:
- Bien sûr.
Ekar fit un grand sourire à son compagnon et se rapprocha de la demoiselle. Il posa chastement la main sur sa taille et prit sa main de l'autre. Il commença à effectuer les pas de danse, un peu gauchement. Il marcha sur le pied de sa partenaire et s'excusa en riant, puis il prit le rythme. Ekar tira la langue à Valézy.
- Je me débrouille bien mieux que vous, monsieur !
- Je devrais te renvoyer ou te faire rôtir en enfer !

Ekar ricana devant le visage sérieux de Valézy dont, malgré tout, les lèvres s'étiraient.
Le professeur de danse, interrompu dans son cours, s'approcha enfin du garçon pour les interrompre.
- Tenez-vous plus droit, et le coude plus haut, votre bras ressemble à de la [guimauve] !
- A de la quoi ?
- De la guimauve !

Ekar regarda Valézy un peu perdu. L'homme quinquagénaire se serra l'arrête du nez et expliqua :
- Votre bras ressemble à une substance toute molle, comme de la guimauve ! Un peu plus de rudesse !
Et le cours reprit avec Valézy. Mais Ekar gagna une place dans le cours de danse. Finalement, il avait fait bonne impression au professeur malgré ces réflexions sur son bras !

- C'est quoi de la guimauve ? demanda Ekar une fois sortie du cours.
- C'est une sucrerie…
Le garçon leva un sourcil.
- Haaa, soupira Valézy… un « bonbon », si tu préfères, tout moue et plein de sucre.
- Tu en as déjà goûté ?
- Non, la cour ne mange ce genre de chose.
- Alors, il faudra qu'Akané nous amène en ville pour y goûter !
- Nous emmènes,
soupira Valézy. Moi, je n'ai nul envie d'y goûter. Cela doit coller aux dents !
Ekar pouffa.
- C'est surtout que tu n'aimes pas trop les… comment tu as dit, les su -cre…
- Les sucreries.
- Les sucreries,
répéta Ekar avec un grand sourire.
Tout guilleret à cette idée, il demanda :
- Que fait-on maintenant ?
- Nous allons chez Monsieur Fabre, un ami de Messir Miyazé, où Akané nous rejoindra pour le déjeuner. Tu as vraiment la mémoire d'un mollusque !
- N'importe quoi ! Et je te rappelle qu'Akané t'a demandé de ne plus me contrarier sans arrêt !
- Je te rappelle, mon cher Ekar, que JE suis ton patron. Alors, boucle-la si tu veux ta paie !

Ekar le fusilla du regard. En effet, en théorie il était son employé et l'argent transitait – fictivement par lui – bien que ce soit d'Akané qu'il donne son argent. D'ailleurs, il se demandait comment le dépenser. Le dépenser en alcool et agréable compagnie irait bien un temps. Mais après ? Peut-être des vêtements, des bijoux. Ha oui ! Il aimerait quelques beaux bracelets et colliers. Beaucoup de bourgeois ou de nobles en portaient. Alors, pourquoi pas lui ?

Ils arrivèrent chez le comte Henry Fabre de Detlèm, originaire des contrées du nord-ouest, qui était en affaire avec Miyazé. Il avaient invité celui-ci et son frère pour leur faire goûter les derniers crus de son vignoble. L'hôte fit bon accueil aux nouveaux arrivants en leur offrant un verre de vin. Ekar, peu friand de vin, bu sa coupe sans faire de commentaire. D'ailleurs, leur hôte se souciait plus de Valézy et Miyazé que de lui. Ils furent rejoint par trois autres convives avant qu'Akané n'arrive encadré de deux de ses amis d'enfance.
Miyazé se précipita comme à son habitude vers lui et lui venta le goût de la première bouteille. Puisque tout le monde était arrivé, une deuxième bouteille suivi la première, avant que ne commence réellement l'apéritif. Là encore, « Mon seigneur Fabre », comme il se faisait appelé par ses domestiques, ouvrit une nouvelle bouteille, de blanc cette fois.
Ekar dégustait sa coupe avec plus d'entrain lorsque son regard fut à nouveau attiré par le galant homme qui se trouvait à ses côtés. Ils se regardèrent dans les yeux, se dévisagèrent tranquillement et se sourirent, comme s'ils avaient été des amis de longue date. Ekar détourna le regard, plongeant ses yeux verts dans sa coupe et les quelques bulles qui s'accrochaient désespéramment à la paroi.
En relevant la tête, il s'aperçut que l'inconnu le regardait encore et, après avoir regardé vers ses compagnons qui ne s'occupaient plus d'eux, celui-ci s'approcha.
L'homme aux cheveux court et brun, aux yeux bleu ciel magnifiques et au nez un peu trop grand, leva son verre comme pour trinquer.
- Je n'avais pas remarqué que nous avions un point commun en terme de vin la dernière fois où nous nous sommes rencontré.
Ekar se mit à sourire et leva à son tour son verre à la couleur ambre.
- J'aime tout particulièrement ce vin. C'est la premières fois qu'je bois de semblable ici.
Il tourna ses grands yeux verts vers le seigneur qui sourit à son tour. Son cœur se mit à battre plus rapidement. Le garçon tourna le liquide doré dans son verre. Le seigneur limita, jetant un regard en coin vers lui.
- J'apprécie assez le vin jeune, il est [goûteux] en bouche et sucré.
Ekar retint un rire, laissant échapper quelques sons mélodieux.
- Les vins vieux ont un intérêt meilleur pour moi. Ils ont… plus de…
Il cherchait ses mots. Haaaaa ! L'ekardien était une calamité. Il détourna le regard en fouillant dans ses souvenirs. Il sentait le regard de cet homme d'une vingtaine d'années sur lui.
- Il a plus d'esprit, proposa l'ex-bandit.
- D'esprit ?
Ekar fit la moue.
- De force d'esprit ? suggéra-t-il.
Il n'était plus sûr de ses mots. Heureusement, le visage du seigneur s'éclaircit :
- Plus de caractère.
- Ha… peut-être mon seigneur. J'ignore si c'est le bon mot.

L'homme l'observa en silence sans rien répondre. Ekar se sentit jaugé, tout petit face lui. Il aurait aimé demandé ce que signifiait ce mot mais il préféra changer de sujet.
- Mais dites-moi mon seigneur, me rappelez-vous votre nom ?
Son interlocuteur sourit et se pencha légèrement vers lui.
- Julius de Garlande, secrétait de Messire Harnaut que l'on vous a présenté tout à l'heure.
- Ha oui… Moi c'est Ekar, homme de main de Valézy Frenik, ami du duc Akané. Mais tout le monde le sait à la cours, n'est-ce pas ?

Julius sourit.
- Vous avez également du caractère.
- Vraiment ?
demanda le garçon. Mon seigneur m'honore – enfin je crois.
Julius rit légèrement, son intérêt pour lui grandissant. Ekar vit Valézy qui l'appelait d'un signe de main.
- Veuillez me pardonner, Messire Garlande. Le devoir m'appelle.
Il lui fit un clin d’œil discret et s'éloigna.

Le jeune homme passa les deux heures suivantes à manger, boire et discuter avec son nouvel ami Julius. Miyazé avait signé pour quelques centaines de bouteilles à lui livrer dans l'année et demanda à Farme de lui apporter les trente premières dans la journée. Le comte de Farme accéda bien sûr tout de suite à sa demande.
- Voulez-vous visiter nos caves, duc Miyazé ?
- J'aurais été ravie de vous accompagner, Messire, mais mon père m'attend déjà et je ne saurais le faire attendre plus longtemps.
- Ha, je comprends. Peut-être que, vous, Messire Akané, auriez-vous le temps de nous y accompagner ?

Akané ne pouvait refuser : tout le monde savait qu'il ne faisait pas grand-chose de ses journées. Et il aurait été fort mal vu de refuser de visiter les fameuses caves de la famille Fabre. Ainsi, le petits groupes suivirent le comte de Detlèm jusqu'à son hôtel particulier dont les caves couraient sur deux niveaux. Le nombre de bouteilles y étaient impressionnant. Il y en avait partout, du sol au plafond, et le comte vantait celle qu'il possédait dans son vignoble. Après cela, le comte de Fabre se fit une joie de leur montrer ses œuvres d'art et ses meubles de luxe de toutes origines. Ekar commençait à se lasser de tout ceci. Il plaignait Akané, Valézy et tous les autres seigneurs obligés de l'écouter. Se montrer impoli envers leur hôte aurait pu mettre à mal les relations de leur famille ou tout bonnement la commande des Alqué. Miyazé avait finalement eut de la chance d'être attendu autre part !
Le jeune homme suivit le groupe qui était déjà entré dans une autre pièce. Julius l'attendait à la porte mais au lieu de la passer, la referma devant eux. Ekar le dévisagea, le regarda avancé vers lui puis s'arrêter.
- Vous êtes un vin plus mâture que je ne croyais. Vous avez l'esprit folle d'un jouvenceau mais votre [robe] dit tout à fait autre chose.
- Ma robe, mon seigneur ?

Il regarda ses vêtements. Il n'était pas habillé en robe ! Lorsqu'il releva la tête, Julius passa son index sur sa joue, son regard bleu pénétrant le sien. Le cœur d'Ekar accéléra à ce contact. Il avait compris, depuis longtemps, qu'elle serait leur relation. Quel amant serait Julius. Ekar n'avait pas l'intention de lui laisser mener toute la danse : s'il avait de l'expérience, ce serait du gâchi.
Le garçon leva la main vers la sienne, la prit entre ses doigts pour l'abaisser. Julius raffermit sa prise et le plaqua contre la porte avec autorité pour l'embrasser. Ekar résista, repoussa son corps tout en continuant à embrasser ses lèvres avides. La pression des bras ne cessa guère. Juliuis voulait le contrôle, le soumettre à ses envies. Mais le rouquin n'était pas près à lui donner. Il mordit les lèvres de son nouvel ami. Surpris et même vexé, celui-ci se passa la main sur la bouche et le regarda avec mécontentement. Ekar lui fit un sourire espiègle. Il revint vers lui, comme un chat. Il l'embrassa doucement. Julius finit par répondre à son baiser, ses mains étaient moins pressantes, mais qu'elles étaient fermes et virils !
Ekar se sentait fondre. Mais ce n'était pas le moment ! Il repoussa à nouveau Julius.
- Pardon, mais on va nous attendre !
Le seigneur embrassait avidement son cou, il se redressa l'air contrarié. Ekar rit pour détendre l'atmosphère :
- Nous nous verrons au château. Le vin est meilleur vieilli, non ?
Le seigneur se mit à sourire.
- Mais s'il l'est trop, il peut tourner au [vinaigre].
Ekar fit la moue, ne comprenant pas trop l'allusion.
- Je ne vous ferai pas faux bon. Donnez-moi une heure et un lieu et j'y serais.


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MessageSujet: Re: Petites anecdotes sur notre ami Ekar ^^   Petites anecdotes sur notre ami Ekar ^^ EmptySam 4 Mar - 20:58


Soirée « romantique »



19 eripo 1552



Les couloirs du château étaient gris et sombres à cette heure tardive. Seuls quelques torches étaient restées allumées à rythme régulier sur les murs. Ekar venait d'arriver près du salon rouge, dans un des couloirs peu décoré qu'empruntait les domestiques, et attendit quelques minutes le long du mûr. Des pas se firent enfin entendre quelque part dans le château. Ils se rapprochaient, résonnaient sur les parois lisses et vierges jusqu'aux oreilles du garçon. Il regarda de droite et de gauche avant de voir un homme apparaître. Il attendit patiemment que la silhouette gracile le rejoigne.
- Monsieur Ekar ?
- Oui, confirma-t-il avec un sourire.
Le jeune homme d'une vingtaine d'année l'invita à le suivre sans ajouter un mot et repartit par où il était venu.
Ekar se mit donc à le suivre, vérifiant machinalement que son poignard était bien où il était. Akané et Valézy avaient trouvé cette invitation nocturne étrange et s'étaient imaginé que l'amicale comte de Garlande voulait le piéger d'une quelconque manière pour nuire à la famille Alqué. Ils voyaient le mal partout ces deux-là. Ils avaient voulu le dissuader d'y aller ou de reporter la rencontre le temps qu'ils « enquêtent » mais Ekar avait écarté cette solution. Cependant, il n'était pas stupide et avait donc suivi leur conseil : tenir sa langue (enfin, ne pas dire n'importe quoi), avoir une arme sur lui et rester sur ses gardes. D'ailleurs, Valézy le suivait de loin, toujours dans la perspective que Garlande et son seigneur ne veuillent que lui nuire : comme récolter des informations sur la famille Alqué ou sur lui, le mettre dans une situation délicate pour faire chanter les Alqués, afin de leur demander leur soutient à telle ou telle cause. Ekar était persuader pour sa part que le seigneur Julius ne cherchaient qu'à passer une soirée « romantique ». Les nobles étaient amusants, ils employaient des mots étranges pour dire des mots simples ou s'employait à faire de longues phrases là ou quelques mots suffiraient.

Le valet entra dans une anti-chambre presque dépourvu de meubles et lui indiqua une des portes.
- Le comte de Garlande vous attends dans sa chambre.
Ekar le remercia mais l'homme avait déjà tourné les talons pour disparaître par une petite porte juché dans le mur. Se disant que celui-ci avait du mal à tolérer les penchants de son maître, le garçon frappa à la porte. Il entra en entendant qu'on l'y invitait.
- Entre Ekar !
Julius était assis dans un large fauteuil faisant face à la cheminée. Il était habillé d'une tenue décontractée, sans foulard ou autre babiole autour du cou, avec des escarpins aux pieds. Ses épaules étaient enveloppée dans une robe de chambre en velours ouverte. Ses yeux bleus semblait le sonder, son nez semblait encore plus grand dans la pénombre de la chambre, éclairée que par quelques torches et le foyer de la cheminée. Il lui fit signe de s'approcher avec cette autorité naturelle qui lui saillait et qui fascinait Ekar. Celui-ci cependant, au lieu de s'avancer vers lui, le contourna en ne le quittant pas du regard. Il fit mine de visiter, regardant le grand lit à baldaquin qui prenait une bonne partie de la pièce, le coffre et les armoires le long du mûr, croulant sous des sculptures, des vases et des coffrets divers de bonnes factures – Ekar reconnaissait les objets de valeurs sans pouvoir en donner le prix exacte. Julius qui avait perdu son sourire le regardait faire.
- Vous avez une bel' chambre, dit enfin Ekar en étirant les lèvres.
Le visage du seigneur s'éclaira un peu.
- Veux-tu boire un verre de vin ?
- Haa Volontiers ! Vous z'avez du vin blanc ?

Ekar s'approcha enfin de son hôte qui se levait de son fauteuil. Il s'imagina une fraction de seconde sur ce lit avec Julius. Il papillonna du regard en croisant son regard. Julius sembla percevoir ses pensées et sourit à nouveau.
- J'ai tout ce que tu voudras en vin.
- Vraiment ?
répliqua Ekar. Je voix guère que vous dans cette chambre.
Les yeux de Julius s'agrandirent, se teintèrent de convoitise alors que le pouls du garçon accélérait.
- Tu piques en bouche mais je suis sûr que ce sera un plaisir de te déguster.

Ils se regardèrent un moment, puis Julius lança :
- Avant tout, buvons !
Ekar lui jeta un regard en coin en se dirigeant vers le bar avec lui. Le comte se saisit de la carafe au liquide doré à la lueur des flammes et les servit tous deux.
- Je doutais que tu viennes.
- Je vous l'avais… heu… un peu promis.
- En effet, mais certains hommes se défilent.

Le seigneur lui offrit le verre et se tourna soudain vers lui.
- Tu ne t'es pas fais suivre au moins ?
Ekar émit un sourire. Son côté autoritaire ressortait à nouveau.
- Par qui ? Pas beaucoup de personnes s'occupent de moi. J'étais trop discret.
- Messire Akané sait-il que tu trouves ici ?
Le garçon ne répondit pas tout de suite. C'était à ce genre de questions qu'il devait faire attention.
- J'imagine que non. J'ai pris ma soirée auprès de Messire Valézy.
- Et lui ne sait pas que tu es ici.
- Je ne fais pas de mensonges à Messire Valézy. Il a cure de mes penchants tant que je me fais pas prendre.
- Il sait donc que tu es ici !
s'emporta-t-il.
Ekar haussa les épaules d'une manière nonchalante.
- Il faut bien que je sois en sécurité.
Le comte de Garlande le regarda, effaré.
- Tu ne te sens pas en sécurité ?
- Moi si, mais Messire Valézy croit pas.

Il écarta sa chemise et sortit le poignard qu'il dissimulait. Julius eut un mouvement de recule, pas la réaction d'un homme d'action.
- J'avais pas choix. Il m'emploie.
Il déposa l'arme devant eux, le regardant intensément dans les yeux. Il avait envie de s'amuser et non de s'inquiéter davantage. Julius ne semblait pas avoir d'idées derrière la tête. Ekar fit glisser son poignard jusqu'à ce qu'il tombe à terre dans un son mat. Julius semblait retenir sa respiration alors que le garçon ne le lâchait pas du regard. Il s'approcha de lui.
- Vous voulez pas me piéger pour faire chanter la famille Alqué ?

Julius se redressa et le regarda soudain avec hauteur. Il était sur le point d'exploser. Ekar se pencha sur lui pour l'embrasser et désenclencher la crise. Il le colla contre lui, l'enlaça et prenant possession de ses lèvres, lui caressa les cheveux.

Julius le repoussa soudain, lui plaqua les hanches contre le buffet. Le temps sembla se figer une fraction de seconde. Il le regardait avec fièvre et souffla :
- Je n'aime les accusations à la légère.
Il lui attrapa le menton, lui broyant les joues.
- Et moi je n'aime pas être pris pour un gamin !
Il attrapa son poignet et l'écarta non sans difficulté, tout en souriant. Il n'avait pas l'intention de le mettre plus en colère, juste de ne pas perdre au jeu. Julius émit un sourire féroce et reprit possession de son corps. Il semblait avoir besoin de prouver sa virilité après leur petite discussion; et il risquait de lui faire s'il essayait d'échapper à son emprise. Ekar lui laissa donc gagner du terrain. Il laissa les grandes mains virils le saisir, le caresser et le serrer contre son corps. Il ne réussissait qu'à lui caresser le dos, tandis que Julius venait immiscer ses mains sous sa chemise, entre ses jambes d'une manière aussi brusque qu'enivrante. Ce dernier l'embrassait longuement, au point qu'il devait faire un effort pour respirer. Lorsqu'il le libéra, Ekar laissa échapper un râle sauvage en inspirant bruyamment et reprit longuement son souffle. Mais Julius décida de ce moment pour lui saisir ses bijoux de famille, ce qui lui fit pousser un long gémissement. Après avoir reprit son souffle et avoir poussé d'autres gémissement de plaisir sous ses caresses, Ekar soupira:
- Haaaa, A mon tour !
Il embrassa Julius avec une certaine autorité, descendant dans son cou tout en le repoussant.  Julius se laissa la faire, toujours un peu surpris de se laisser mener ainsi par le garçon de quinze ans.
- Allons sur le lit. jugera celui-ci
Et il le fit reculer, le caressant enfin, commençant à le déshabiller avec fougue.
Ils étaient déjà torse nu en arrivant à destination et le jeu érotique dura une bonne partie de la nuit.


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MessageSujet: Re: Petites anecdotes sur notre ami Ekar ^^   Petites anecdotes sur notre ami Ekar ^^ EmptyMer 23 Aoû - 16:15

[HJ : les trois amis parlent en langue étrangère tout au long de ce rp^^]


Résumons la situation



26 eripo 1552



Haaa ! Il aurait du demander à Messire Gideon comment rejoindre les appartements des Alqués ! Il ne savait même pas où il était ! Il marcha un moment et repéra les cuisines. Se sentant un peu coupable de la disparition du fruit défendu, il préféra s'éloigner. Il avisa une grande salle à manger, très grande, une immense salle toute vide puis une longue galerie avec une multitude de tableaux. Il arriva dans un salon, puis un plus grand encore, la terrasse et ho… la terrasse ! Savourant sa chance, il prit le chemin du premier étage. Il grimpa les escaliers quatre à quatre et après avoir douté que ce fut la bonne porte, frappa. Il demanda l'autorisation de patienter dans la chambre d'Akané. Après avoir longuement hésité, le valet le laissa entrer !


Ekar grimaça, éloigna ce qui lui chatouillait le bout du nez. Il ouvrit une paupière, puis l'autre et sentit à nouveau quelque chose venir toucher son visage. C'était Valézy, muni d'une brindille, qui s'amusait à le chatouillait ici et là avec un grand sourire.
- Ha, qu'est-ce que tu fais là ! grogna-t-il.
Valézy se mit à rire.
Et toi ? Faisais-tu une sieste à tout hasard ?
Le garçon se redressa en faisant la moue.
- Me suis endormi.
Il regarda ses compagnons et écarquilla les yeux.
- Et votre rendez-vous ?
Ses deux amis se consultèrent du regard.
- Ca s'est bien passé, conclut Valézy.
Akané fit un de ses rares sourires.
- Cette demoiselle n'est pas bien dangereuse dans l'état actuel des choses.
Ekar papillonna du regard.
- Donc, on ne s'inquiète pas ?
- Non, mais il faut rester vigilant.
- Que vous a-t-elle dit ?
Valézy s'installa auprès d'Akané avec un sourire. Ils avaient l'air de s'être bien amusés tous les deux.
- Principalement des banalités. Je crois qu'elle avait l'intention de nous laisser aborder le sujet, mais nous n'en avons rien fait.
Ekar sourit. Ca leur ressemblait bien.
- Et alors ?
- Alors, Valézy a commencé à jouer au bourreau des coeurs. Tu exagères d'ailleurs, elle n'a que quatorze ans ! – Valézy se mit à rire – Elle a joué le jeu, bien que parfois réellement troublée, et c'est elle qui a finalement remis sur le tapis le fait que nous mentions, avec une pointe de contrariété je pense. Qu'en dis-tu Val ?
Celui-ci confirma d'un signe de tête.
- Grâce à ça, dit-il, nous avons pu établir deux points de comparaison avec ses autres réactions. Elle a du comprendre que nous étions des menteurs et des manipulateurs bien plus expérimentés qu'elle.
- Vous n'avez rien dit alors ?
Akané acquiesça.
- Non, mais elle est bien trop intelligente pour ne pas avoir compris notre petit manège. Je l'ai senti sur la défensive quand elle n'a pas réussi à obtenir ce qu'elle voulait. Néanmoins, a-t-elle gardé son sang franc et a tenté quelques déductions pour vois nos réactions.

Ekar acquiesça plusieurs fois de suite, fuyant soudain le regard d'Akané. Haaa… mauvais calcul ! S'il ne voulait rien dire tout de suite, il n'aurait déjà pas du y repenser ou hocher bêtement la tête comme un mannequin alcoolique ni fuir le regard d'AKANE !
Il soupira bruyamment et releva la tête vers ses deux amis qui… avaient compris qu'il avait quelque chose de « grave » à leur dire. Le garçon baissa à nouveau le regard et fit la moue, se demandant comment présenter la situation sans que ses compagnons voient rouge et le plaquent contre un mur en sortant les crocs. Si, si, ils pouvaient être impressionnant quand ils se mettaient réellement en colère ces deux-là !

- Tu as quelque chose à nous dire, Ekar ?
Akané le regardait avec sa neutralité à faire froid dans le dos et Valézy sourcils froncés.
Le garçon prit une profonde inspiration et commença par ce qui avait encore de plus simple :
- J'ai rencontré Messire Gideon en me baladant. Il est… pas du tout comme je pensais !
Ses deux amis se regardèrent et semblèrent décider de l'écouter jusqu'au bout avant de prononcer leur verdict final. Akané acquiesça pour l'encourager à poursuivre. Ekar poussa un nouveau soupire.

- Ha ! Gideon a commencé par verser un bac d'eau sur la tête de trois nobles !
Ses amis tressaillirent.
- Il a fait quoi ? s'égosilla Valézy.
- Il trempé trois nobles, j'vous dis ! Ils ont parlé de toi, Kan, en quoi que tu leur faisais peur, que tu te battais de façon trop brutal et ils ont dit que Elisabeth était pareil que toi ou quelque chose comme ça ! Et là, Gideon a prit une bassine d'eau et pouf ! Sur leurs têtes ! J'étais censé faire quoi moi ? Ben j'ai couru derrière lui et j'ai prié pour qu'on nous prenne pas !
Le garçon reprenait son souffle tandis que ses deux compagnons se jetaient des regards incrédules.
- J'vous assure !
- Ce Gideon a vrai ça ? s'étonna Valézy. Il est plus drôle que je ne le pensais !
Akané se redressa.
- Il n'y a pas eu que ça ? Dis-nous tout.
Ekar baissa la tête, passa les mains dans ses cheveux hirsutes.
- Haaa… Tout est allé vite ensuite. Sans m'en rendre compte, je suivais le comte jusqu'au garde manger et je l'aidais à rentrer ! Il a crocheté la serrure et…
- Il a fait quoi !? s'étrangla Valézy.
- Vous êtes entrés dans les réserves de nourriture ? Et pour aller voler quoi ?! lança Akané.
Ekar se tendit davantage, la tête rentrée dans les épaules et continua d'un air penaud :
- Un fruit… le ga… le gavos, je crois.
Ekar jeta un coup d'oeil à Akané qui venait de se remettre sur son dossier en se frottant les yeux.
- Tout ça pour fruit ? soupira-t-il.
- C'est un fruit rare ! se défendit-il (ou peut-être défendait-il le comte?).
Valézy commença à lui faire la moral, lui rappelant qu'ils auraient pu se faire prendre et qu'il avait été stupide de le suivre. Et lui qui affirma que tout avait été très vite et qu'il n'avait même pas réfléchit avant que tout soit terminé. Valézy qui reprenait sur le fait qu'il ne réfléchissait jamais et que c'était bien pour cela qu'il les mettait toujours dans de beaux draps. Et Akané qui restait sur le canapé à les écouter s'engueuler.
- Taisez-vous !
L'on frappait à la porte. Une voix inquiète leur parvint. Akané fit signe au garçon d'aller ouvrir et rassura le domestique avant de se tourner vers eux une fois la porte de nouveau close.
- Ekar, tu aurais du penser aux conséquences de tes actes. Entrer par une porte close ne se fait pas, encore moins les réserves de nourriture ou d'armes ! La prochaine fois, pars sans te retourner, que ce soit le comte Lockarth ou non ! Tu aurais pu tous nous mettre en danger, à commencer par toi ! Sais-tu ce qu'on réserve aux domestiques qui volent les biens de leur maître ?
Ekar baissa la tête, soudain honteux de ce qu'il avait fait. Non pas à cause du vol mais parce qu'il aurait pu attirer des ennuis à Akané. Il secoua la tête. Il ne savait pas et ne voulait pas le savoir.
- Ils sont envoyés directement devant le juge ! Et ne compte pas sur l'indulgence du roi !

Il y eu un silence puis Valézy reprit de plus belle.
- Et que serait-il arrivé au comte ? Je vais te le dire… Une petite tape sur les doigts de son oncle et peut-être quelques semaines de chaperonnage d'un domestique quelconque et Gideon s'en serait sorti indemne !
Le garçon avait la gorge serrée. Sur le moment, il n'avait pas pensé à tout cela. Il ne s'était pas rendu compte de la différence de traitement qui les aurait attendu. Il avait cependant du mal à en vouloir à Gideon. Il lui avait semblé tellement s'amuser, et tellement insouciant. Ils avaient passé vraiment un bon moment de complicité. Mais, peut-être que Gideon s'était juste servi de lui. Peut-être avait-il prévu de voler le fruit défendu et qu'il aurait prétexté que c'était son idée. Et sûrement, aussi, qu'il savait pertinemment qu'ils ne risquaient pas la même chose en accomplissant cet acte démentiel.  
- Je n'ai pas réfléchi… Je suis désolé…
« On s'amusait tellement bien... »
pensa-t-il. Mais cette phrase n'aurait servi qu'à rajouter de l'huile sur le feu.
- Raconte-nous tous ce qu'il s'est passé, dit enfin Akané.
Ekar prit de profondes inspirations. La tempête était passée. Ses compagnons allaient juste écouté son récit, peut-être lui rappelé à quel point cela avait été stupide, mais ils allaient surtout pouvoir mémoriser la scène et évaluer toutes les conséquences. Et le garçon était loin de pouvoir les imaginer, n'ayant pas un cerveau aussi retord que les leur.
« Gideon »

[HRP: La réaction d'Akané dans "les histoires d'Akané" !]


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MessageSujet: Re: Petites anecdotes sur notre ami Ekar ^^   Petites anecdotes sur notre ami Ekar ^^ EmptySam 26 Aoû - 12:24


Les allégories cachent bien des choses



4 legueil 1552



Le garçon commençait à s'ennuyer. Il ne comprenait pas la moitié des choses qui se disait sur les tableaux de la galerie. Ils étaient beaux, grands – immenses mêmes – et il y avait de belles scènes de combats, de jardins, de palais imaginaires et fantastiques. Il avait été impressionné, subjugué par tant de beauté et de perfection. Mais cela faisait bien une heure qu'il palabrait sur les différentes « allégories », techniques et signification de telle couleur ou telle chose. Et c'était quoi une allégorie bon sang de bois ! La dame là, c'était la justice ? Mais alors pour représenté la justice avec autre chose dans un autre tableau ? Ha il ne comprenait rien !
S'ennuyant fermement, il se laissa distancé. Il se mit à regarder le tableau qu'il avait sous les yeux avec plus d'attention. Il y avait ici un chien qui essayait d'attraper un serpent. Un peu plus loin, un homme grimaçait dans un tableau qui n'avait rien de drôle pourtant. Soupirant, il se détourna et regarda ses quatre compagnons qui continuaient de discuter agréablement. Même Akané semblait apprécier ce moment. Il perçut un garçon de son âge, menu, souriant, mais il ne correspondait pas à ses attentes. La couleur des cheveux, des yeux, sa manière de s'habiller n'allait pas. Il s'approcha du grand tableau suivant et regarda « l'allégorie » du roi, avec une couronne de plante et une sorte de robe. Il était beau et majestueux, entouré d'autres personnes. A ses pieds, un serpent essayait de mordre l'une des femmes toute nue représentant il ne savait quoi en-dessous du roi – enfin, le roi qui avait plutôt l'air d'un… fou en robe selon lui mais bon...
Ekar soupira. Pour la énième fois.

Akané le regarda. Il prenait parfois la parole pour appuyer l'argument d'un de ses comparses ou expliquer quelque chose à Valézy – qui semblait passionné par la peinture. Mais là, il se désintéressait de ses illustres compagnons pour venir le voir. Ekar lui fit un grand sourire.
- Que regardes-tu depuis tout à l'heure ?
- Haaa je ne comprends rien à la peinture ! Pourquoi le roi a… une robe sur ce tableau ?
demanda-t-il en baissant la voix sur la fin.
Akané sourit, visiblement trèèès amusé.
- C'est une tunique. Elles étaient portés par un peuple habitant Ekiard il y a très longtemps. Ils ont été les premiers à édifier une politique et une économie qui s'étendait sur des centaines de lieues. Leur savoir faire et leur culture ont été retrouvé grâce à des écrits et des ruines de leur époque qui ont survécu. La royauté et la noblesse s'inspirent de leur savoir faire et de leur légende pour montrer leur puissance.
Ekar fit la moue, ne comprenant pas en quoi montrer le roi dans cette tenue montrait son pouvoir.
- [i]Il a plutôt l'air ridicule si tu veux mon avis[.i], chuchota-t-il à l'oreille d'Akané dans sa langue natale.
Il fit un demi-sourire puis sourit pour de bon en voyant à nouveau le sourire de son ami.
- Tu as peux être raison, concéda-t-il en retenant un rire.
Ekar rit avec lui. C'était rare qu'Akané se lâche ainsi.
- En tout cas, tu as l'air d'apprécié la peinture ! dit le garçon.
Le jeune duc parut surpris, puis il regarda le grand tableau avec intensité. Son visage continuait de s'apaiser.
- J'ai toujours aimé regarder ces grands tableaux – qui me paraissaient beaucoup plus grand enfant. Les rois et les dieux y paraissent avec tant de force et de majesté, expliqua-t-il d'une voix lente et lointaine. Ils sont presque parfait. Mais il y a toujours une menace dans un coin du tableau ou sous les personnages, ce qui ne semblent jamais les déstabiliser.
Akané marqua une pause alors qu'un masque de marbre se redessinait sur son visage.
- Mais je sais aujourd'hui que tout monde parfait qui existe, on peut vous le ravir de force et tomber de votre piédestal.
Ekar retourna son attention sur le roi déguisé, regarda les personnages sublimes autour de lui qui semblait le vénérer et le porter vers les cieux. Le roi avait le regard tourné vers le haut ou vers les spectateur selon la manière dont on le regardait, et la lance qu'il tenait tournée vers le sol, transperçant un grand serpent à la tête cornue. Et plus loin, sur le sol on voyait en effet plusieurs créatures qui se cachaient par craintes ou qui patientaient en attendant leur heure de frapper.
- Est-ce bien une manière de parler ? demanda Mathias à mi-voix d'un ton inquiet, comme s'il avait peur que quelqu'un est pu les entendre.
- Je ne parlais pas de notre souverain, lança Akané après l'avoir regardé. Chacun peut se voir dans ce tableau comme sujet principal. Il représente la puissance du roi qui, guidé par les principes de notre royaume, nous conduit vers le salut. Mais on peut aussi se voir au centre de ce tableau. Guidé par nos valeurs familiales, nous essayons de plaire au roi et de le servir au risque de se faire déborder par le mal et ses instincts primaires.
Ekar haussait les sourcils, comme si ce geste pouvait l'aider à mieux comprendre le monologue de son compagnon. Mais, non. Il se tourna vers Mahias qui les sourcils rehaussés comme lui était plutôt étonné. Avait-t-il compris ce que venait de dire Akané ?
- Je ne vous savais pas aussi philosophe, déclara-t-il.
Akané esquissa un sourire forcé.
- J'ai acquis ma maturité dans les ténèbres, je vous rappelle.

Le visage de Mathias se figea une seconde puis devint sombre. Il se tourna à nouveau vers le tableau. Il prit soudain Akané par le bras et le mena devant un autre tableau. C'était une scène lugubre, où l'on voyait le roi se battre contre des serpents et des chimères lançant des gerbes de feu. « Ca se sont les mages, » se rappela Ekar. On y voyait le roi en train de les combattre alors que son fier destrier avançait malgré le chaos ambiant vers le coin droit de l'immense tableau où l'on voyait la lumière du salut. Ekar se sentait mal à l'aise devant ce tableau. Peut-être parce que le roi représenté ici avait les traits du souverain actuel. Et plus sûrement parce qu'il était mage lui-même et qu'il s'imaginait on ne peut mieux à la place de ces serpents et autres créatures hideuses à se faisait massacrer par le roi.
Il se tourna vers Mathias qui montrait de la main le roi en expliquant.
- Vous êtes comme le fut notre roi, plongé dans les ténèbres. Vous avez combattu maint défis et maint désespoirs, mais vous suivez toujours et contre tous la voix de la lumière car telle est la force de votre esprit. Ce tableau vous correspond donc plus ! Vous retournez un jour dans la lumière, mon cher ami !
Akané semblait songeur. Mais Ekar, lui n'était pas du tout d'accord avec Matias. Akané ne pouvait vouloir combattre les mages ! Il comprenait cette histoire de lumière, il n'était pas bête, mais franchement, Akané ne combattrait jamais les « serpents » représentés sur ces tableaux !

Se renfrognant, il se détourna et fit quelques pas pour regarder d'autres tableaux. Il aperçut une petite tête blonde au coin de son œil et se hâta de regarder dans sa direction. Trop petit, trop jeune. Le garçon… ha plutôt la fillette attrapa la main de sa mère et tira jusqu'à se faire entendre. Le jeune homme ressentit une pointe de tristesse. Il essaya de la chasser tout en se tournant vers un autre tableau mais elle persista comme un voile posé sur son cœur. Essayant d'ignorer la faible pression né dans sa poitrine, il balaya ce nouveau tableau du regard et s'attarda devant une de ces fameuses allégories qui prenaient la forme d'un garçon à la chevelure doré et au sourire affable. Il aurait plutôt vu ses yeux bleus plutôt que doré, allez savoir pourquoi ! Un sourire flotta sur ses lèvres tandis que sa main se rappelait d'un doux contact, d'une chaleur diffuse et d'un jeu. Il resta à regarda ce visage un bon moment avant de penser à regarder son corps fin et glabre, totalement nu, alors que ses bras incroyablement menus portaient une coupe de fruit vers un grand homme robuste. En voyant son visage, Ekar se mordit la lèvre inférieure. Pourquoi ce garçon s'intéressait-il à ce grand chevalier brun et sans charme plutôt qu'un autre ? Il sentit la tristesse réapparaître pour il ne savait quelle obscure raison alors que sa gorge se serrait. Préférant reporter son intention sur le garçon de ses pensées, il examina chaque détail, chaque coup de pinceaux, comme s'il voulait se les graver dans la tête et ne plus jamais devoir l'oublier. Car il était certain qu'il avait bien oublié un détail. Il y avait bien raison à sa tristesse. N'est-ce pas ?  [HJ : N'est-ce pas ??!]

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