Seul le bruit de l’eau qui coulait sous l’effet du léger courant interrompait le silence de l’endroit. C’était une après-midi ensoleillée et quelques rayons soleil filtrait à travers les branches des arbres qui se trouvaient là. L’herbe était verte, l’eau du fleuve – qui à cet endroit se rétrécissait pour n’être plus qu’une rivière – transparente et le ciel bleu. On aurait dit un endroit parfait, un véritable havre de paix perdu dans un endroit méconnu.

Aryna était assise sur la berge, comme à son habitude. Ses jambes, de ses genoux à ses pieds, trempaient dans l’eau fraiche. Elle regardait le fond de l’eau, que d’ailleurs elle ne voyait même pas. Non, elle n’était toujours pas prête à se re-baigner entièrement. La jeune fille s’ennuyait ferme. Elle n’osait pas sortir du petit bois qui abritait sa rivière, de peur que sa marque ne la fasse repérer et qu’elle ne doive retourner dans un cachot, où cette fois aucune pitié ne lui serait accordée. Elle aurait voulu pouvoir faire quelque chose, se battre pour que la magie soit acceptée. Mais que pouvait-elle faire ? Elle, Ondine d’à peine 16 ans qui n’osait même plus aller dans l’eau… ?

Au bout d’un moment, Aryna se leva et marcha sur les rochers plats qui ressortaient de la rivière. Ces pierres, elle les connaissait par cœur et aurait pu marcher dessus les yeux fermés. Elle sauta de l’un à l’autre, sachant qu’elle ne risquait pas de tomber. Puis, elle retourna s’assoir sur la berge, dos à la forêt ,et grâce à sa magie commença à faire danser l’eau, Elle faisait des fontaines, des jets, des bulles… Cela ne la fatiguait jamais énormément puisque ce n’était que de la magie d’amusement. Et elle continua à faire bouger ses mains, faisant aussi bouger l’eau qui se pliait à ses désirs.

Je me baladais le long du fleuve, ruisselant sans se lasser à court de journée. Aujourd'hui était une journée banale, une journée de rebelle, se cachant dans la forêt. Les clapotis de l'eau, arborant un débit envoutant, mélangés au chant des oiseaux, contribuaient à réaliser une mélodie digne des plus grands compositeurs. La cime des arbres se découvrait timidement, grâce aux doux rayons de soleil créant des halos sur le sol. On aurait presque dit un lieu sacré comme ceux que l'on découvre, décrits minutieusement dans les manuscrits anciens.

L'endroit paraissait désert, les anti-mages ne s'aventurant peut-être pas jusqu'ici et les êtres magiques, tapis où ils peuvent. Les animaux, d'habitude craintifs avec les autres races, venaient recevoir un peu de tendresse dans ce monde, mi imergé dans la guerre, laissant quelues moments de répit à cette nature luxuriante. Les oiseaux chantaient sur mon passage, les cerfs bramaient pour montrer leur présence, les lapins sautaient joyeusement au rythme de mes pas.

Soudain une ombre apparut au loin. Je m'empressai de saisir le poignard gravé par mes soins. Depuis cette traque infâme, la prudence était le maître mot. Mes pas devinrent silencieux, comme si je frôlais les feuilles de mes pieds. L'ombre sautillait allègrement et semlait être emplie de joie dans ce lieu si reculé et solitaire de la forêt. Je décidai de continuer à m'approcher et je devinai à présent la petite ondine, jouant dans son élément. Malgré son air inoffensif, je gardai mon poignard dans la main, songeant que quelques êtres magiques étaient devenus fous et meurtriers. Puis je la vis commencer un genre de spectacle aquatique, envoyant des salves d'eau en l'air, telle une chorégraphie. Je décidai donc de ranger mon arme dans sa cachette. J'hésitai à me découvrir.
Qu'allait-elle penser de moi ?? Fuirait-elle, surprise par la venue d'une personne ??
Mais il n'était plus temps de réfléchir, je me dérobais lententement du tronc sur lequel je m'appuyais. Je la regardais, elle dos à moi. Puis je la saluai gentillement, en espérant ne pas lui faire peur :

"Salutations jeune ondine ! Ton spectacle aquatique m'a remonté le moral ! N'aie pas peur, je ne te veux aucun mal. Je me cache également dans cette forêt. Mon nom est Ylwick et toi ??"

HRP:

Aryna faisait voler l’eau dans un magnifique balai aquatique. Des spirales côtoyaient des cercles et des jets de différentes tailles et longueurs, tous différents mais tous unis pour former un spectacle des plus époustouflants.  Et les mains de la jeune fille bougeaient sans cesse, faisait danser au rythme seul d’une mélodie qui lui trottait dans la tête toutes ces structures aquatiques. Elle se prenait de plus en plus au jeu, inventant finalement elle-même les notes harmonieuses de ce refrain mélancolique et entrainant sur lequel elle faisait danser son élément naturel.

La jeune Ondine n’entendit pas, derrière elle, que quelqu’un venait, trop absorbé par ses créations artistiques. Et pourtant, le jeune elfe n’était plus qu’à quelques pas d’elle lorsque sa voix, pourtant chaleureuse, lui glaça l’échine.  

- Salutations jeune ondine ! Ton spectacle aquatique m'a remonté le moral ! N'aie pas peur, je ne te veux aucun mal. Je me cache également dans cette forêt. Mon nom est Ylwick et toi ??

Aussitôt, toute l’eau retomba et Aryna se retourna avant de se remettre debout en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Déjà, la peur la prenait. Son visage terrifié retraçait tout son passé et elle commença à trembler de tous ces membres. La dernière fois qu’elle avait vu un homme, il l’avait enfermée et torturée pendant sept longue années… La peur la prit au ventre et elle tenta de reculer, oubliant que la rivière se trouvait derrière elle. La jeune fille poussa un cri avant de tomber entièrement dans l’eau…

Elle ne voyait plus rien, tout était flou. La panique monta en elle comme une flèche, accompagnée de sa phobie de l’eau. Aryna s’agita, essayant de ressortir de l’eau coute que coute. Ses poumons commençaient à la bruler et elle ne percevait toujours rien. Autour d’elle, il n’y avait que du noir et de fines bulles, produites par les mouvements désespérés qu’elle faisait.

Finalement, elle s’agrippa à un rocher et s’extirpa non sans mal de l’eau, encore choquée. Elle avait sentit, comme la première fois, ses poumons en feu, son manque d’air… Elle resta quelques secondes avachie sur le rocher avant de se souvenir de l’homme qu’elle avait vu. Alors elle tourna la tête, il était toujours là. Sa panique revint d’un coup, et ce n’était peut-être que psychologique mais elle avait l’impression que sa marque la rebrulait, comme si elle s’attendait à être de nouveau violentée. Elle couru sur les rochers jusqu’à l’autre rive, qui n’était guère éloignée de la première. Là, elle s’arrêta. De toute façon, s’il voulait la capturer, elle savait pertinemment qu’il n’aurait aucun mal à le faire. Sa petite fuite n’avait durée que quelques secondes à peine mais cela lui avait parue une éternité. La jeune fille était terrifiée et s’agrippa à un rocher. Elle était trempée jusqu’aux os, ses cheveux bruns collaient à son visage pâle de frayeur. Ses mains étaient crispées sur la pierre à laquelle elle se tenait faiblement. Et elle regardait l’elfe, avec des yeux implorants, remplis de larmes qui dégringolaient sur ses joues déjà humides.